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Legaltechs françaises, tendances 2019 : l’année des records

Tech&droit - Start-up
22/01/2020
Les start-ups de la legaltech constituent une niche et un secteur pas forcément stratégique pour les investisseurs. Et pourtant. Ces start-ups continuent à attirer un volume significatif de fonds, qui explose même en 2019. Et parce que lever des fonds n’est pas le seul indicateur pertinent, le baromètre 2019 révèle bien d’autres chiffres (structuration de la levée de fonds, scalabilité, chiffre d’affaires, etc.). Concrètement, quelles ont été les tendances en 2019 ? Quels acteurs s’en sortent le mieux ? Quel est leur marché ? C’est au Conseil national des barreaux (CNB), soutien du développement de nouveaux business dans le respect du périmètre du droit, que les résultats de cette 3e édition ont été dévoilés. 

C’est un peu l’année des records : 3e année pour ce baromètre et 3e année consécutive de hausse des levées de fonds. Avec une mention spéciale pour ce millésime qui révèle une augmentation particulièrement significative : + 111,8 % en volume par rapport à 2019. 

En cumulé, ce sont 52,1 millions d’euros qui ont été levés par les start-ups de la legaltech.

Mais, comme l’année dernière, ces chiffres masquent en réalité de grandes disparités.

Un marché qui attire les investisseurs
Par rapport à 2016, c’est même une hausse de 307 % des fonds levés. C’est donc une très bonne année pour les start-ups de la legaltech

Et ce d’autant que la médiane des fonds levés a été multipliée par quatre en un an, pour s’élever à 2 millions d’euros.

En cumulé, ce sont donc près de 100 millions d’euros qui ont donc été levés par ce secteur depuis 2016.

Nouvel indicateur cette année, la structuration de ces levées de fonds. Cette notion de « levée de fonds » masquant des réalités bien distinctes, nous avons souhaité creuser un peu leur composition. Au final, il ressort que pour 61,1 % des legaltechs, elle a été exclusivement ou majoritairement dilutive mais que, pour 11,1 % d’entre elles, elle a été majoritairement non dilutive (apport en compte courant, obligataire ou dette).

Étant précisé que l’on observe une forte concentration des levées de fonds, en 2019, autour de 5 acteurs, qui ont levé à eux seuls 70,9 % des fonds, captant ainsi les tickets les plus importants. Des acteurs qui commencent désormais à avoir une maturité suffisante pour s’attaquer à d’autres marchés.

Quelques chiffres sont, en ce sens, encourageants : ils renvoient au potentiel de croissance. Certes, très peu de legaltechs vendent actuellement leur solution au-delà des frontières européennes. Mais 25 % d’entre elles prévoient, dès l’année prochaine, de proposer leur solution au-delà de l’hexagone, ce qui est vraiment une bonne nouvelle.

De nouvelles tendances, nettement moins positives
Certes, la baisse est faible et il faudra voir si la tendance se confirme en 2020, mais en 2019, la proportion des legaltechs qui ont levé des fonds est en légère baisse (27,9 % ont levé des fonds en 2019 versus 28,6 % en 2018).

Et si l’on élargit l’analyse aux années 2016 à 2019, on s’aperçoit que plus de la moitié des legaltechs n’ont jamais levé de fonds.

2019 restera aussi l’année des premières radiations : 2 sont à décompter, sachant qu’une dizaine de sites internet d’autres legaltechs ne fonctionnent plus depuis 6 mois.

La comparaison avec le volume des fonds levés sur la même période, en France, par les start-ups des autres secteurs amène, également, à relativiser ces bons chiffres. Car ce qu’il faut retenir, c’est que la plus importante levée de fonds d’une legaltech ne représente ainsi que 9 % de la plus importante levée de fonds toutes start-ups françaises confondues (un léger mieux, cependant, si l’on compare aux 5,8 % de 2018).

Profil des fondateurs, masse salariale, chiffre d’affaires : focus sur les nouveaux indicateurs de cette 3e édition…
Vous pensiez que la tendance à la féminisation du secteur juridique allait se retrouver dans le pourcentage de femmes fondatrices de legaltechs : grossière erreur. Seules 7,4 % de ces start-ups comptent une femme parmi les fondateurs. 

Côté bonnes surprises, la proportion de legaltechs qui génèrent plus de 1 à 5 millions de chiffre d’affaires, 11,8 %, et celle des fondateurs qui arrivent à dégager une rémunération, la majorité (60,3 % déclarent se verser un salaire).

Et si l’on s’intéresse à la masse salariale, le baromètre 2019 révèle que, si 14,7 % des legaltechs n’ont pas embauché de salarié, 42,6 % emploient, en revanche, entre 1 et 5 personnes.

Source : Actualités du droit